Le tableau de Zurbaran

Sur un somptueux fond d'or, la Vierge gracieuse et recueillie semble s'élever dans les cieux, dans les plis aériens d'un voile bleu. C'est un honneur pour l'église de Langon de contenir un tel chef d'œuvre

 

Zurbaran001
Toile peinte en 1661, classée en 1969 (hauteur 140 cm, largeur 103 cm)

Ce tableau de Francisco Zurbaran, appartient à l'âge d'or de la peinture espagnole.

 

Zurbaran
Espagnol né dans la Provence de l’Estrémadure à proximité du Portugal, il naquit en 1598 et mourut en 1664, il vécut au XVIIe siècle et il est contemporain de Vélasquez.
Il devient apprenti peintre en 1613 à Séville puis obtient un contrat de 3 ans dans une maison de peintre spécialisé dans les images pieuses à Séville. Il peint sa première Immaculée conception en 1616 qui sera en fait sa première oeuvre signée
A partir de cela il se spécialise dans la peinture d’images religieuses.
Il travaille uniquement pour des confréries religieuses, des églises, des couvents et plus précisément sur la région de Séville où il se fait connaître et apprécier.
En 1628 après une grosse commande il crée officiellement son atelier avec ses aides. Il est reconnu et la municipalité de Séville lui offre une maison de fonction à côté du Palais Royal.
Quelques années plus tard en 1634 en reconnaissance à ses tableaux Philippe IV le nomme peintre du Roi, il vient donc travailler à Madrid avec Vélasquez qui est aussi à la cour du roi Philippe IV qui est grand amateur d’art.
Il travaille vers 1640 pour le Pérou puis s’occupe de l’ensemble décoratif d’un monastère (la sacristie, les tableaux, la chapelle) dans sa région d’origine. Il travaille aussi pour l’Amérique du sud.
A la fin de sa vie il subit la concurrence de Murillo qui devient à la mode.
Il meurt dans la pauvreté.
Il n’a pas de maîtres érudits, mais subit l’influence du Caravage (peintre italien)
Il aurait peint 500 peintures religieuses.
Pour comprendre l’œuvre de Zurbaran il faut savoir que pour les espagnols l’art doit permettre de montrer leur passion pour Dieu en suscitant une image familière.

L’Immaculée Conception
La peinture
Le sujet en est la Vierge Marie en méditation. La composition de l’œuvre est équilibrée. La Vierge Marie est très légèrement courbée sur la gauche et son drapé bleu équilibre sa courbe.
L’œuvre est entièrement composée du corps de la Vierge et dépit de peu de mouvement, il ressort du personnage une vie intense grâce à l’expression de son visage très naturel et surtout grâce à la position de son drapé composé de sa robe blanche et de sa cape. On imagine vraiment le souffle du vent venant de derrière et gonflant sa cape.
La composition est donc simple, les éléments se répondent, l’auréole non colorée de sa tête répondant à l’auréole du bas composée de deux têtes d’anges le tout dans un tourbillon de nuages dorés.
Le contour de la Vierge (et surtout du côté droit) est particulièrement mis en valeur par une lumière forte derrière la Vierge. Cette lumière intense fait aussi très bien ressortir les couleurs bleu et blanche de la Vierge.
La prière illumine le visage de la Vierge, le tout très accentué par les petites étoiles de l’auréole.
Zurbaran était nommé « le réaliste de l’au delà » parce que la plupart de ses œuvres traduisent le surnaturel par le fait que l’on ne sait pas si on est sur terre ou au ciel.
On termine en disant qu’oubliée pendant longtemps, l’œuvre fût découverte par hasard en 1966 dans la sacristie de l’église par le curé de la paroisse. Après authentification et restauration il fût mis en valeur dans la nef de l’église.
Après maintes recherches certains pensent que le tableau proviendrait d’un don d’Emile Pereire en 1863, il était d’origine portugaise et député de la troisième circonscription de la Gironde (celle correspondant à Langon).